17) Chapitre XVI La cure de l'inflammation des amygdales Chapitre XVII La cure du cardiaque

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Catégorie : La Médecine Prophétique
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LA MEDECINE PROPHETIQUE

Par IBN QAYYIM AL JAWZIYYA

 

Chapitre XVI

 

La cure de l'inflammation des amygdales et le traitement par voie respiratoire
II est cité dans les deux «Sahihs» un hadith authentique que le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit:
«Les meilleurs de vos remèdes sont les ventouses, et la plante aromatique de la flore marine^. Ne torturez guère vos garçons en leur pressant la luette pour remédier à l'inflammation des amygdales».
Dans les «Sunans» et le «Moussnad», sont rapportées ces paroles de Jaber Ben Abdallah: «Le Prophète, que la paix et la bénédic­tion d'Allah soient sur lui, se rendit chez Aicha où il recontra un garçon qui saignait du nez. Il demanda: Qu'est-ce que c'est? On lui répondit: il est atteint de l'inflammation des amygdales ou d'un mal de la tête. Il dit: Malheur à vous! Ne tuez guère vos enfants. Que toute femme dont le fils est atteint d'inflammation des amygdales ou d'un mal à la tête, saisisse du costus indien qu'elle frottera dans l'eau puis qu'elle l'injecte dans le nez de son fils. Aicha, qu'Allah soit satisfait d'elle, ordonna alors d'appliquer ce remède au garçon qui recouvra sa santé aussitôt».
Abou Oubaid a dit: «D'après Abou Oubaida, l'inflammation des amygdales est une irritation de la gorge causée par le sang». On a de même dit que l'inflammation des amygdales est un ulcère qui apparaît entre l'oreille et la gorge et qui affecte surtout les garçons.
(1) La plante aromatique maritime dite costus est de deux genres: indienne et chinoise. Elle fait partie des anciens médicaments qui sont jusqu'à nos jours utilisés en Inde, en cas de migraine, de rhume ou certains cas d'asthme, en étant injectée dans le nez.


  L'injection de la plante maritime par le nez est utile car la matière de l'inflammation des amygdales consiste en un sang dom­iné par le flegme qui se déclare dans les corps des garçons.
La plante aromatique maritime est desséchante et attire donc l’épiglotte à sa place. Sa caractéristique la rend spécifiquement utile dans cette maladie. Elle pourra également remédier aux maux chauds et aux médicaments chauds tantôt par son essence même et tantôt par accident.
L'auteur de «La Loi» a mentionné dans le cadre de la cure de la chute de l'épiglotte, la plante aromatique maritime avec l'alun mousse yéménite - et les grains de marjolaine vraie.
La plante aromatique maritime mentionnée dans le Hadith est le costus indien blanc. C'est une plante sucrée qui renferme plusieurs avantages. Les hommes étaient habitués à soigner leurs enfants en pressant l'épiglotte ou en leur attachant un objet déterminé. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, le leur a interdit et les a guidés vers ce qui est plus efficace et plus facile à appliquer. Le médicament injecté par le nez est soit simple, soit composé. Dans tous les cas, ce médicament est pulvérisé, bluté, pétri, séché puis décomposé en cas de besoin et injecté dans le nez du malade étendu sur son dos, un objet placé entre les épaules pour le hisser et rabaisser sa tête afin que le médicament puisse atteindre le cerveau. Le mal est ainsi extrait par l'éternuement. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a fait l'éloge de la cure par médicament injecté dans le nez en cas de besoin.
Abou Daoud a mentionné dans ses «Sunans»: «Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, s'est injecté des médicaments dans le nez».
 

Chapitre XVII


La cure du cardiaque


Abou Daoud a mentioné dans ses «Sounans» un hadith rap­porté par Moujahed d'après Saad: «je suis tombé malade et le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, me rendit visite. Il posa les mains au milieu de ma poitrine jusqu'à ce que j'en eus ressenti la froideur dans mon cœur. Il me dit: Tu es un homme cardiaque. Va chez El-Hareth Ben Katada de Thakif car c'est un homme qui soigne lui-même les malades. Qu'il prenne sept dattes sèches de Médine et qu'il les pulvérise avec les noyaux puis qu'il t'en donne par le coin de ta bouche».
Le cardiaque est un homme atteint dans le cœur et qui s'en plaint, tel que le souffrant d'une colique se plaint de son ventre. Les dattes séchées renferment une caractéristique miraculeuse qui com­bat efficacement cette maladie et notamment les dattes de Médine et surtout les sèches dites «ajwa». La recommandation de prendre sept dattes revêt une .iu "e particularité qui sera saisie par l'inspiration.
Dans les deux «Sahihs» sont mentionnées ces paroles de Amer Ben Saad Ben Abi Wakkas rapportant d'après son père: «Le Pro­phète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit: Celui qui prend le matin sept dattes apportées de (El-Alia) (un quartier de Médine) ne s'exposera guère au danger du poison ou de la magie le long de ce jour». Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a également dit: «Celui qui mange sept dattes prises du sol rocailleux d'entre les deux extrémités de Médine couvert de pierres noires volcaniques le matin, ne subira pas les nuisances du poison jusqu'au soir».
Les dattes sèches prises du deuxième endroit sont chaudes et sèches du premier degré. On a dit qu'elles sont humides ou qu'elles sont modérées. Les dattes sèches constituent un aliment bénéfique qui maintient la santé en bon état surtout pour ceux qui ont pris l'habitude de s'en nourrir tels que les habitants de Médine ou autres. Elles sont les meilleurs aliments dans les pays froids et chauds dont la chaleur est au deuxième degré, elles leur sont plus bénéfiques que pour les habitants des pays froids en raison de la froideur des ventres de leurs habitants et de la chaleur des ventres des habitants des pays froids.
Pour cela, les habitants du Hijaz, du Yémen et de Taëf etc... consomment une grande quantité d'aliments chauds qui ne sont point disponibles chez d'autres tels que les dattes sèches et le miel. Nous les avons vus assaisonner leurs plats de poivre et de gingem­bre, presque dix fois plus que les autres comme nous les avons vus manger le gingembre comme d'autres mangent les sucreries. J'ai observé ceux d'entre eux qui offraient le gingembre comme ils offraient les desserts.
Ceci leur convient et ne leur nuit guère en raison de la froideur de leur ventre et de l'extériorisation de la chaleur en dehors du corps tel que tu observes l'eau des puits se refroidir en été et se réchauffer en hiver. De même, l'estomac fait mûrir les aliments épais en hiver plus qu'en été.
Pour les habitants de Médine, les dattes sèches sont telles le froment pour autrui. C'est de ces dattes qu'ils tirent leur force et leur matière. Les dattes sèches de «El-Alia» sont classées parmi les meilleurs genres de dattes car elles sont fermes, délicieuses et très sucrées. Les dattes sèches appartiennent aux catégories des ali­ments, des médicaments et des fruits. Elles conviennent la plupart des corps, renforcent la chaleur instinctive, n'engendrent pas d'excès maléfiques tel le cas des autres aliments et fruits et empêche la moisissure et la putréfaction des humeurs pour celui qui est habitué à s'en nourrir.
Ce hadith du Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui est d'une portée spécifique car il vise les habitant de Médine et leur voisinage.
IL est indubitable que les lieux geographiques renferment une specificite qui fait qu’un medicament determine est largement utile dans un endroit specifique alors qu’il se revele inefficace en un autre
 car si le médicament pousse dans un certain endroit, il pallie les maux qui se déclarent dans ce même lieu alors que s'il pousse dans une autre région, son inanité ne sera qu'évidente. Ce phénomène se produit en raison de l'influence du sol, de l'air ou des deux éléments combinés car la terre possède des caractéristiques et des spécifités aussi différentes que les caractères humains. Nombre de plantes constituent dans certains pays un aliment comestible alors qu'elles sont considérées dans d'autres pays comme un poison fatal. Com­bien de médicaments constituent des nourritures pour certaines peuplades et combien de médicaments adoptés par certaines peuplades pour pallier des maladies déterminées constituent pour d'au­tres (peuplades) des remèdes à des maux différents! Et combien de remèdes ne conviennent qu'une certaine peuplade à l'exclusion d'autres!!
La spécifité de la recommandation de sept dattes sèches est établie par la volonté d'Allah et conformément à la loi car Allah le Grand et le Puissant a créé sept cieux, sept terres et sept jours, de même qu'il a complété la création de l'homme après sept phases. Il a légitimisé à Ses sujets sept tournées processionnelles (autour de la Ka'ba), le parcours entre El Safa et Marwa sept fois, le lancement des pierres par sept, et sept takbirs dans la première raka't de la prière des deux fêtes (El Adha et El Fitr).
Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit: «Ordonnez-lui (le garçon) de prier à l'âge de sept ans». Lorsque le garçon est âgé de sept ans, on lui accorde le droit (en cas de divorce) de choisir entre sa mère et son père. Suivant une variante: «Le père a plus de droit que la mère», enfin selon une troisième version: «La mère a plus de droit que le père».
Durant sa maladie, le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a ordonné qu'on lui verse l'eau de sept outres. Allah a déchaîné la tempête sur le peuple de Aad le long de sept nuits. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a invoqué Allah pour qu'il l'aide contre les impies de sa communauté en leur infligeant une disette qui dure sept ans comme celles des années de Joseph.
Allah qu'il soit loué, multiplie la récompense de l'aumône comme un grain de blé qui engendre sept épis et dont chaque épi porte cent grains. Les épis que l'ami de Youssef a vu sont au nombre de sept semés avec assiduité durant sept ans. L'aumône augmentera sept cents fois allant jusqu'à plusieurs multiples. Enfin ceux qui, parmi la communauté musulmane entreront au Paradis sans aucun compte à rendre, seront au nombre de 70 mille.
Il est sans contredit, que ce nombre est doté d'une spécifité qui fait défaut au reste des chiffres. Le nombre sept a regroupé plusieurs significations et spécifités, car le nombre est pair et impair. Le pair est premier et second, de même que le nombre impair. Ceci fait quatre rangs: un nombre pair premier et second et un nombre .impair premier et second. Ces quatre rangs ne se réunissent pas en moins de sept. C'est un nombre complet qui regroupe les quatre rangs du nombre, c'est à dire les nombres pairs et impairs premiers et seconds. Nous signifions par le nombre impair premier: le nom­bre trois et par le nombre impair second: le nombre second, par le nombre pair premier: le nombre deux et par le nombre pair second:
le nombre quatre.
Les médecins accordent une grande importance au nombre sept surtout en cas de changement brusque de l'état.
Hippocrate a dit: «Tout ce qui existe dans ce monde est divisé en sept parties». Nous savons que les étoiles sont sept, que les jours sont sept, que les phases de l'évolution de l'homme sont sept: un enfant jusqu'à l'âge de sept ans, un jeune garçon jusqu'aux 14 ans puis un adolescent, puis un jeune homme, puis un homme à l'âge mûr, puis un vieux enfin un vieillard avant de succomber à la mort.
Allah qu'il soit exalté, connaît Sa sagesse, Sa loi et Sa volonté de spécifier ce nombre: a-t-il ce sens ou un autre? L'avantage que rapportent les sept dattes sèches dans ce pays et dans cette région spécifiquement contre le poison et la magie en les empêchant d'affecter, l'homme fait partie des spécifités que les médecins auraient-docilement acceptées si elles avaient été adoptées par Hippo­crate, GAlien ou d'autres médecins, bien que cette affirmation soit basée sur l'intuition, l'estimation et la spéculation.
Les affirmations qui ne sont que certitude, preuve, conviction et inspiration sont plus dignes d'être acceptées et admises sans se heurter à aucune objection.
 
Les remèdes des poisons sont parfois spécifiques de même que les caractéristiques de plusieurs pierres précieuses et corindons. Et Allah est omniscient.
(Chapitre): Les dattes sèches sont utiles dans la lutte contre certains poisons. Le Hadith serait alors généralement spécifique. Elles pourront remédier à tout poison en raison de la spécifîté d'une région et d'un sol déterminés. Cependant, il faudra préciser ici que l'une des conditions de l'efficacité du médicament consiste à ce que le malade accepte ce remède tout étant convaincu de son efficacité. La nature l'accepterait alors et l'utilisera pour repousser le mal. En effet, plusieurs cures s'avèrent efficaces du seul fait de l'acceptation du remède, de la croyance en ses effets et sa réception adéquate. Plusieurs personnes ont témoigné de ce phénomène des miracles car la nature l'accepte plus intensément, l'âme s'en réjouit, la force s'en trouve tonifiée, le pouvoir de la nature s'en trouve renforcé et la chaleur instinctive se diffuse contribuant à repousser le mal.
A l'inverse de ceci, plusieurs remèdes pourront être utiles à ce fléau mais le doute que manifeste le malade envers l'efficacité du médicament et la répugnance qu'éprouve la nature à son égard le rendent inopérant et impuissant. Ceci s'applique également au plus noble des médicaments et des breuvages, celui qui est le plus profitable pour le cœur et le corps, pour la vie d'ici-bas et la vie future, qui est le Coran, remède de tout mal, qui n'accorde aucun intérêt aux cœurs qui ne croient point à son effet bénéfique et curatif mais ils s'en trouvent plus malades encore.
Aucun médicament n'est plus profitable pour les cœurs que le Coran qui est leur remède parfait, qui n'y rencontre aucun mal sans l'évincer, qui lui préserve la santé absolue et la protège totalement de tout élément nocif et maléfique. En dépit de ceci, le refus de la plupart des cœurs de ce Coran et leur croyance douteuse à ses effets, leur abstinence de l'utiliser au profit des médicaments humains, les sépare de la guérison, et laisse prévaloir les vicissitudes, renforce le refus, donne libre cours aux fléaux et aux maux chroniques qui s'empareraient des cœurs. Les médecins et les malades ont pris l'habitude de se curer par les médicaments humains et ce que leur ont prescrit leurs vieux et leurs éminents. La maladie s'aggrave, et d'autres maux se composent dont la cure devient difficile et qui empirent à chaque fois qu'on tente de les soigner par ces cures. Sont conformes à leur situation alors ces vers:
II est un miracle et combien nombreux sont les miracles La proximité de la guérison, hélas! insaisissable! Tel les chameaux assoiffés dans le grand désert Portant sur leur dos l'eau qui désaltère.
 

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